Santé

IVG médicamenteuse ou curetage : témoignage et conseils

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) peut être pratiquée par 2 méthodes : le curetage (IVG chirurgicale) et les médicaments (IVG médicamenteuse). Chaque solution a ses avantages, inconvénients et particularités.

Ma grossesse s’est arrêtée à 9 SA et j’ai dû faire le choix entre les 2. C’est pourquoi j’ai voulu faire un guide complet pour vous aider à faire un choix et à comprendre les différences.

Différences entre le curetage et la prise de médicaments ?

Voici un tableau comparatif des 2 méthodes 

Critères IVG Chirurgicale (curetage) IVG Médicamenteuse (médicaments)
Efficacité Très élevée (99-100%) Elevée (95-98%)
Douleur Peu ou pas de douleur (anesthésie locale ou générale) Crampes modérées à fortes
Disponibilité Grossesse inférieure à 12 SA Grossesse inférieure à 9 SA
Durée du processus
15 à 30 minutes (+ quelques heures de suivi) 2-3 jours (processus total)
Suivi médical Souvent une visite post-opératoire Visites avant et après
Risques de complication
Très faible (infections, perforation utérine possible) Très faible (hémorragie, infection)
Impact émotionnel Souvent moindre grâce à la rapidité Variable, peut être plus marqué
Accessibilité En milieu médical uniquement A domicile (avec accord médical)
Reprise d’activité 1 à 3 jours selon le contexte 1 à 2 jours

IVG médicamenteuse : arrêt de grossesse par médicaments

Témoignage positif IVG médicamenteuse :

Je vais détailler un peu plus cette partie car c’est celle que j’ai choisi lors de l’arrêt de ma grossesse car le cœur de l’embryon s’était arrêté. Je vais vous partager mon ressenti et mon témoignage positif. Au départ, je n’arrivais pas à me décider pour mon ivg, j’ai choisi cette méthode car c’est la moins invasive. Il y a un faible risque de lésion de l’utérus lors d’un curetage, mais c’est ce risque qui m’a fait choisir l’ivg médicamenteuse.

La méthode médicamenteuse comprend la prise de 2 médicaments :

  • le 1er médicament met fin à la grossesse : arrêt du cœur de l’embryon et ouverture du col
  • le 2nd médicament sera pris 24h après et il crée des contractions qui ont pour but d’évacuer l’embryon et donc de créer une fausse couche

 

Avantages des médicaments :

  • Permet de faire l’expulsion chez soi.
  • Pas d’intervention chirurgicale et pas d’anesthésie.
  • Méthode la moins invasive.

 

Inconvénients des médicaments :

  • Processus plus long avec douleurs. Heureusement les médicaments sont là pour soulager les douleurs.
  • Risque de ne pas être complètement efficace, nécessitant un curetage secondaire.

Mon avis : “La méthode médicamenteuse s’adresse à celles qui souhaitent une option non invasive, mais elle demande de la patience et une bonne gestion de la douleur. J’ai utilisé cette méthode et je l’ai bien vécu.”

 

Résumé du déroulement de mon IVG médicamenteuse :

  • Mardi et mercredi : je perds des caillot de sang, d’environ 6-8cm de long sur 1 cm de large
  • Mercredi : je vais au service gynécologie et j’apprends lors de l’échographie vaginale que le cœur de l’embryon s’est arrêté
  • Jeudi : je prends les 3 comprimés du premier médicament. Le soir j’ai beaucoup de saignement. Aucune douleur
  • Vendredi : Je prends les 2 comprimés du second médicament (4h d’intervalle entre les 2). L’après-midi j’ai des contractions. Aucune douleur grâce au médicaments prescrits.
  • Samedi : expulsion d’un gros caillot de sang. Plus long et plus large que les précédents. Aucune douleur.
  • Dimanche et lundi : j’ai une gêne quand je finis de vider ma vessie, mais ce n’est pas douloureux.
  • Mardi : mon corps est à nouveau normal
  • Vendredi (J+8 après 1er médicament) : échographie de contrôle qui montre que tout a bien été expulsé. Pas besoin de curetage.

 

Comment se préparer émotionnellement et physiquement à une IVG par médicament ?

Prévoyez de rester chez vous les 48 ou 72 premières heures chez vous. Si possible, ne restez pas seule.

Achetez des grosses serviettes hygiéniques. J’avais choisi les plus absorbantes, spéciales nuits. Prévoyez des vêtements confortables, style jogging ou legging.

Allez à la pharmacie chercher vos médicaments antidouleurs prescrits avant de prendre les médicaments du second jour.

Discutez avec votre conjoint et des copines si cela est possible.

Pour supporter la douleur : prévoyez une bouillote à placer sur la ventre, des aliments qui vous font plaisir (Kit-Kat pour moi), un livre pour vous changer les idées, ou de la méditation.

Petit conseil : ne regardez pas ce qui sort dans votre culotte ou dans les WC. Personnellement, j’ai eu beaucoup de gros caillots de sang. Et l’expulsion a été encore plus volumineuse. J’avais juste regardé des photos de caillots de sang sur Google. 

 

Comment se déroule l’IVG médicamenteuse ?

J’ai appris l’arrêt de ma grossesse lors d’une écho. Depuis la veille, j’avais des gros caillots de sang. La gynéco m’a parlé des 2 méthodes et m’a conseillé l’IVG par médicament. Tout en me disant que c’était à moi de faire le choix.

Prise des médicaments

Le lendemain, j’ai pris 3 cachets du premier médicament à la clinique. Ce médicament, le mifépristone arrête la grossesse. Il prépare aussi le corps pour le lendemain. Le col s’ouvre. On sent une sensation d’ouverture du col, ce n’est absolument pas douloureux, juste une sensation étrange au niveau du bassin. Ce soir là, j’ai beaucoup saigné. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Je pense que l’ouverture du col a permis le libérer ce qui était bloqué.

Le surlendemain, je suis revenue à la clinique pour prendre 1 cachet du second médicament, le misoprostol. Celui-ci crée des contractions afin d’expulser l’embryon. Il crée une fausse couche. J’en ai profité pour prendre le doliprane et l’analgésique de niveau 1 (anti-inflammatoire).

4h plus tard, j’ai pris le second cachet chez moi. J’ai continué les médicaments prescrits par ma gynécologue pendant 2 jours afin d’éviter que la douleur se réveille. L’un des médicaments est efficace pendant 12h par exemple. Je n’ai pas eu besoin de prendre l’analgésique de niveau 2 (le plus fort).

L’expulsion lors de la fausse couche

Cet après-midi là, j’ai eu des contractions, environ 6h après le premier comprimé du second médicament. J’avais peur de la douleur, mais je n’ai pas eu mal. Ce qui m’a aidé, c’est les médicaments, la bouillote et de souffler durant les contractions. L’expiration longue et lente aide beaucoup à supporter les contractions. Pour celles qui ont déjà accouché (c’est mon cas), c’est plus simple. Pour les autres, n’hésitez pas à demander conseil à une gynécologue ou à une sage-femme.

L’expulsion a eu lieu environ 24h après la prise du dernier cachet. J’était debout et d’un coup j’ai senti un truc sortir. Aucune douleur, juste perturbant de sentir ce gros truc sortir. J’ai vite été aux WC. Je n’ai pas vraiment regardé car j’avais peur. C’était un caillot de sang plus gros que les précédents, légèrement blanchâtre à des endroits. Mais je vous déconseille de regarder si vous ne voulez pas garder cette image en tête. J’étais contente d’être en jogging car cela a laissé la place à l’expulsion. Dans une jean, j’aurais été serré.

Suite à l’expulsion, j’ai juste eu des saignements légers. Personnellement, j’ai très bien vécu cette méthode. Mais pour d’autres personnes, ça peut être plus compliqué et plus traumatisant.

A noter : Tout au long du protocole, il est important de vérifier les saignements. Il ne faut pas saigner comme un robinet ouvert, sinon cela signifie qu’il y a une hémorragie et que vous devez aller aux urgences. Si vous utilisez 2 grosses serviettes hygiénique en 1 heure, alors c’est un risque d’hémorragie.

 

Ne restez pas seule, soyez entourée

Ma clinique propose un super suivi avec : 

  • 1 infirmière de la douleur qui m’a expliqué comment prendre les médicaments prescrits. Elle m’a conseillé d’utiliser une bouillote lors des contractions et ça m’a beaucoup aidé. Pour certains, le froid est plus efficace, mais en général, c’est plutôt le chaud
  • 1 psychologue : qui m’a beaucoup soulagé sur le présent et l’avenir. N’hésitez pas à voir un psy si 2 ou 3 semaines après l’intervention vous êtes très triste, démotivée, … Elle m’a dit de prévenir mon conjoint afin que lui même fasse attention à ces changements d’humeur
  • 1 sage-femme qui m’a expliqué qu’il ne faut rien utiliser d’externe dans le vagin : pas de tampon, pas de rapport sexuel, pas de bain avant de faire le RDV de contrôle. Le col étant ouvert, les bactéries qui sont dans le vagin pourraient monter dans l’utérus. Donc on évite toute intrusion dans le vagin 🙂
  • 1 gynécologue pour faire un point sur l’ensemble et poser les dernières questions que j’avais

J’ai beaucoup discuté avec des copines qui avaient déjà vécu une fausse couche. 

Et bien sûr, mon conjoint m’a soutenu tout au long. C’est important de discuter avec votre entourage. Et si vous ne le pouvez pas, demandez à voir un psychologue par exemple.


Arrêt de grossesse par curetage

Le curetage, aussi appelé aspiration chirurgicale, est une méthode réalisée sous anesthésie locale ou générale par un gynécologue. Il consiste à ouvrir le col et à aspirer le contenu de l’utérus grâce à un petit dispositif médical.

Avantages du curetage :

  • Rapidité de l’intervention (15 minutes).
  • Efficacité très élevée.
  • Moins de douleurs après l’intervention grâce à l’anesthésie.

Inconvénients du curetage :

  • Anesthésie locale ou générale. Dans ma clinique, ma gynécologue parlait d’anesthésie générale.
  • Risque faible d’infection ou de complications : lésion de l’utérus ou du col, hémorragie, …

Mon avis : “Le curetage est une solution rapide et efficace, idéal si vous voulez que ça aille vite et si vous préférez  éviter les inconforts physiques. Je connais plusieurs copines qui ont utilisé cette méthode et qui l’ont très bien vécu.”

Témoignage IVG chirurgicale

Voici le témoignage et l’avis de 2 copines :

Ce n’est pas douloureux, juste quelques pertes marrons puis perte de sang 3 jours après. L’opération dure 5 min. En quelques heures, tout est terminé et c’est sûr à 100%.


Comment choisir entre le curetage et les médicaments ?

Le choix entre curetage et médicaments n’est pas facile. Vous pouvez prendre en compte ces critères :

  • Discussion avec votre gynécologue : parlez-en avec votre gynécologue avant de faire votre choix. Prenez le temps de comparer. Ne décidez pas trop vite. J’en ai parlé longtemps avec des copines qui l’avaient déjà vécu, mais j’ai aussi pris en compte l’avis de ma gynéco.
  • Vos préférences personnelles : Souhaitez-vous une procédure rapide ou préférez-vous éviter la chirurgie ?
  • Votre état de santé : Certaines contre-indications médicales peuvent limiter vos choix.
  • Accès à des soins : Si vous ne pouvez pas accéder facilement à un hôpital, la méthode médicamenteuse à la maison n’est pas conseillé.
  • Support émotionnel et physique : Une assistance est souvent nécessaire dans les 2 cas. A ma clinique, il y a un suivi avec un psy, une sage-femme, un médecin de la douleur et une gynécologue lors de la prise du second médicament. Pour la méthode médicamenteuse, c’est bien de ne pas rester seule à la maison.

FAQ

Est-ce que le curetage est douloureux ?
Avec l’anesthésie, la douleur est très réduite pendant l’intervention. Les douleurs post-opératoires sont généralement faibles.

Les médicaments sont-ils sûrs ?
Oui, la méthode est considérée sûre, mais elle n’est pas efficace à 100%, ce qui peut nécessiter une intervention complémentaire.

Combien de temps dure le rétablissement ?
Pour le curetage, le rétablissement est rapide (1-2 jours). Avec les médicaments, le processus peut durer jusqu’à une semaine.

Puis-je choisir la méthode moi-même ?
Cela dépend de la législation et des recommandations médicales locales. Discutez avec votre professionnel de santé. Personnellement, c’est moi qui ai décidé. Elles m’ont laissé le temps de choisir. Et je ne regrette pas mon choix.

Les 2 méthodes affectent-elles la fertilité ?
Non, les deux méthodes sont considérées sans risque à long terme pour la fertilité.

Combien de temps le col reste ouvert après une IVG ?
Après une IVG, le col de l’utérus peut rester légèrement ouvert pendant plusieurs jours. C’est normal. Il se referme progressivement tout seul. C’est pourquoi il faut éviter d’utiliser des tampons, d’avoir des rapports sexuels ou de faire des bains.

À quoi ressemble l’œuf expulsé après une IVG ?
L’œuf expulsé ressemble souvent à un gros caillot de sang, parfois un peu gélatineux. Il peut être rouge foncé ou brunâtre avec un peu de blanc. Chaque corps est différent, donc ce que tu vois peut varier. Si tu te poses des questions, parle-en à ton médecin pour te rassurer.

Quand disparaissent les symptômes de grossesse après une IVG ?
Les symptômes (comme les nausées ou les seins sensibles) diminuent assez vite. Souvent, ils disparaissent complètement en une à deux semaines. Si ça persiste, mieux vaut en parler à ton médecin pour vérifier.

Quand prendre de l’acide folique après une fausse couche ?
Tu peux commencer à prendre de l’acide folique dès que tu te sens prête à retomber enceinte, ou même avant. C’est conseillé pour aider ton corps à bien préparer une future grossesse. C’est bien d’en prendre 1 mois avant de tomber enceinte, ton médecin pourra te guider.

Comment se remettre d’une fausse couche ?
C’est un moment difficile, et c’est normal de se sentir triste. Prends du temps pour toi. Parle à quelqu’un en qui tu as confiance, ou à un professionnel si tu en ressens le besoin. Repose-toi, mange bien, et fais des choses qui te font du bien. Le soutien de ton entourage peut beaucoup aider. Ne te précipite pas : ton corps et ton esprit ont besoin de temps.


Je vous souhaite le meilleur pour la suite. Pleins de courage à vous. C’est une période pas facile à vivre, mais heureusement, tout ira mieux avec le temps.

Et si vous avez besoin de parlez, n’hésitez pas à me contacter.